Panama Uno
Faut que je vous parle du Panama, parce que ça s'en vient pour moi.
Je vais bientôt reprendre du service auprès de l'équipe nationale du hockey, à titre de directeur général, œuf corse.
C'est au Casino Venetto, haut lieu de la prostitution colombienne, que j'ai rencontré le gars, qui m'a présenté au gars, qui m'a présenté au gars désireux de mettre sur pied l'équipe nationale de hockey du Panama. On était fins saouls, bien minouchés par de pétulantes pétasses et quand je lui ai fait part de mes exploits comme DG au hockey virtuel... dans d'autres ligues, œuf corse... Pas certain qu'il ait bien compris, parce que, tout de suite, il m'a proposé de monter la première équipe nationale de ce petit pays de 5 millions d'habitants goinfrés aux platanas. Pays yousque je retourne le 1er janvier drêtlà.
Mais comment j'en suis venu au Panama ? Vous savez, j'ai passablement bourlingué, sur le pouce au M'excite et au Grattez-moi-Là avec des chums, dans des chicken bus en Équateur et au Pérou, au Belize et au Honduras avec ma blonde, en VR à Cuba, avec toute la famille en Argentine et au Chili, avec ma fille Anaïs la fermière au Qu'est-t'a Rita et au Panama... et Jean passe. Salut, Jean !
Pis souvent à part de ça... assez que j'ai bien dû passer l'équivalent de deux bonnes années complètes de ma vie en Amérique platine. Pis j'ai toujours voulu m'acheter une terre, dans un lieu magique, avec de bons voisins.
Quoique l'Équateur reste mon pays préféré (suis allé six fois) - ah la joie de haleter avec un bon mal de crâne à 17 000 pieds d'altitude, au pied des neiges éternelles du Chimborazo - j'ai jeté mon dévolu sur le Panama. D'abord Panama City, c'est Sin City. Des bars, des casinos partout, des belles filles aguicheuses, pis beaucoup de cash. Puis, dans la même demi-journée, on peut se baigner dans le Pacifique, rouler vers le nord, se baigner dans le canal au lac Gatún, continuer notre route et se baigner dans l'Atlantique... c'est cool ! Fa que j'ai visité toute les régions du pays, incluant la Comarca de San Blas, mais excluant le Darien et, bingo, j'ai jeté l'ancre dans la province de Los Santos, la moins peuplée (capitale Las Tablas, 2 bordels, 20 000 habitants... 200 000 pendant le carnaval). De là, j'ai visité la province et, bingo, j'ai trouvé un chouette village en montagne, Nuario (environ 120 habitants), à 40 minutes de Las Tablas et idem de magnifiques plages quasi désertes.
Mais comment faire pour acheter une terre, quand il n'y a rien d'annoncé et qu'il n'y a pas d'agent immobilier ? Je suis allé dans un tournoi de baseball... parce que tout le monde joue au baseball au Panama... et j'ai jasé avec plein de bonhommes. La première année, Gomerciendo Vargas, un ancien lanceur du club-école des Mets, a essayé de me vendre une terre imparfaitement zonée. J'ai backé. Pas de chance à prendre. L'année suivante, Chalea, l'hostie de Chalea a voulu me vendre sa petite terre avec maison... 25 000 $, puis la semaine d'après 35 000 $, puis dans le bureau du notaire 50 000 $. J'ai failli le tuer, le colisse. Heureusement, pas longtemps après, j'ai rencontré Segundo Jimenez et avec lui, ç'a l'a cliqué. Je lui ai acheté 88 acres de belle terre à pâturage. Parce que dans les montagnes de Los Santos, l'activité principale, c'est l'élevage de vaches à viande. Tout le monde à cheval : rumbo (déplacements de troupeaux de vaches sur la grand route), matanza (méchoui de vache après la vente d'un troupeau), rodéo (compétitions des clubs de lasso), etc.
Ça fait trois ans que j'y vais. Relever mes clôtures, trouver un éleveur qui me loue la terre (15 $ par vache par mois) et tranquillement me construire : route, plate-forme, cabanon, poteaux électriques, puits artésien, puits de surface, fosse septique, champs d'épuration, plan d'architecte, permis... me manque juste la maison. Mais je suis pas trop pressé. Je me suis fait ami avec mes voisins Adriano Gonzalez et sa femme Tani. Ils avaient une maison de peon vacante sur leur terre. Me la loue 500 $ par année. Je vais dîner chez eux quasiment tous les jours avec mon peon Carlos et mon maçon gay Alquimedes. J'ai des meubles et un beau pick-up, un Fiat Strada Adventure que je passe au fils d'Adriano, Adrianito le mécano, rapport que c'est mieux qu'il roule un peu quand je suis pas là.
Y a pas trop de problème dans mes montagnes. Oh, bien entendu, faut aimer la sécheresse (pas de pluie de janvier à avril) et s'accommoder des singes hurleurs le matin, des araignées velues, des scorpions (toujours vérifier ses souliers avant de les mettre). La seule patente que j'aime pas, c'est les serpents. J'ai eu un corail venimeux mortel qui se glissait entre deux planches disjointes de ma maison l'année dernière. J'ai freaké, hurlé, fessé comme un malade avec l'objet le plus proche... et le serpent a retraité... ouf ! Puis, j'ai tué deux autres serpents sur ma terre... mais quand je suis dans le champs, j'ai toujours ma machette ou une koa ou une pelle. Maudite pelle... l'année dernière, pour le septique, j'ai creusé les deux fosses de 10 pieds x 10 pieds x 10 pieds dans la tosca (gravier et roc bien tassés). Ça occupe.
Autre petit problème qui vous concerne ! Quand je suis à Nuario, presque trois mois de temps, mon internet fonctionne, fonctionne pas, fonctionne, fonctionne pas... en très basse vitesse. Il n'y a pas le câble, vous vous en doutez. Je me sers d'une clef USB, avec un chip Claro, puis j'achète des cartes de temps... 10 $ pour 28 jours d'internet illimité. Mais c'est foutument lent. Vous allez devoir être patient. Je vais profiter des mes séjours dans la grande ville, auprès des mes joueurs de hockey, pour mieux communiquer avec vous.
D'ailleurs, dans mon prochain article, je vais vous parler abondamment de l'équipe nationale de hockey du Panama... de la patinoire, du coach Boris Gomez, de la grande vedette Ypu Kantibez, de la jolie soigneuse Jessika et de notre fan club... je pense qu'on est rendu à 17 membres.
Sujet: L'Hbdromadaire du hockey - 4 
